Une commission mise en place début février par la junte militaire qui a pris le pouvoir il y a un mois au Burkina Faso, a proposé une transition de 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans un rapport, la commission « propose 30 mois de transition dirigée » par le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ainsi que « la mise en place d’un gouvernement et d’un organe législatif restreints, n’excédant pas respectivement 20 et 51 membres », a expliqué à l’AFP une source militaire, ce qu’a confirmé une source proche de la présidence.
Le rapport, un projet de charte et d’agenda de la transition, a été présenté mercredi au chef de la junte, mais son contenu n’a pas été rendu public. Il devra être soumis à la hiérarchie militaire et aux « forces vives » du pays – partis, syndicats et organisations de la société civile – avant toute validation, a indiqué la source proche de la présidence en confirmant la proposition de période de transition de 30 mois « avant la tenue d’élections générales et inclusives« .
Interrogé par l’AFP, un dirigeant du parti du président renversé, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a dit ne pas souhaiter réagir avant d’avoir la version officielle du rapport. En remettant son rapport à Paul-Henri Sandaogo Damiba, intronisé président et chef de l’État le 16 février par le Conseil constitutionnel, Mariame Ouattara, présidente de la commission, a expliqué qu’elle s’était « inspirée des directives données par la junte ».
Des directives portant sur « la restauration de l’intégrité du territoire, la consolidation de la paix pour un retour des déplacés internes, la bonne gouvernance et le retour à un ordre constitutionnel nouveau ». Outre le projet de charte et l’agenda de la transition, « nous avons jugé utile de joindre une charte des valeurs pour soutenir la refondation » voulue par la junte militaire, a-t-elle ajouté.
« L’œuvre de refondation dans laquelle nous sommes collectivement engagés s’appuiera sur une vision claire du devenir que nous voulons pour notre pays, un pays qui renoue avec la paix, la sécurité pour l’ensemble de ses concitoyens et une gouvernance vertueuse fondée sur les valeurs d’intégrité, de travail et de solidarité », a déclaré le lieutenant-colonel après la réception du rapport, cité par la présidence du Faso. Il a salué « l’engagement » de la commission qui, a-t-il affirmé, a travaillé « bénévolement et en toute indépendance ».
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