Le Mali et la Mauritanie sont convenus samedi 12 mars courant de tenter d’élucider ensemble la disparition de plusieurs Mauritaniens sur le territoire malien, qui a provoqué la crispation de Nouakchott au moment où la junte malienne, sous pression internationale, tâchait de renforcer les liens.
Les deux pays se sont entendus sur la création d’une mission conjointe chargée d’établir les faits, qui «entamera son travail dans les meilleurs délais», indique un communiqué commun publié à l’issue d’une visite de deux jours au cours de laquelle une délégation malienne de haut niveau s’est employée à arrondir les angles.
Articulé au tour de 5 points essentiels, le communiqué conjoint sanctionnant les discussions entre les deux parties dit que Bamako et Nouakchott ont convenu de ce qui suit :
1- Mettre en place une Mission conjointe Ad Hoc, d’établissement des faits chargée de faire la lumière sur les derniers événements de EL Ataye (El Ghattaye) qui entamera son travail dans les meilleurs délais ;
2- Partager, dans les meilleurs délais, les résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement de la République du Mali relativement aux événements du 17 janvier 2022, à Akor ;
3- Sanctionner, aussi sévèrement que la législation malienne l’autorise, les auteurs de ces crimes odieux ;
4— Créer un cadre conjoint de concertation, de mutualisation et de partage d’information afin de prévenir efficacement de pareils événements ;
5- Organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière
Le communiqué ne dit toutefois pas si la délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a été reçue ou non par le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Un diplomate a indiqué sous couvert d’anonymat que cela n’avait pas été le cas, malgré la demande de Bamako.
Des disparitions survenues début mars
La Mauritanie a haussé le ton contre son voisin mardi en accusant son armée «d’actes criminels récurrents» sur son sol contre des Mauritaniens, à la suite de la disparition d’un certain nombre d’entre eux dans la zone frontalière. Les faits survenus les 5 et 6 mars dans la localité malienne d’El-Attaye demeurent obscurs. Mais des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des témoins oculaires mais non authentifiés, ont évoqué la disparition d’une trentaine de Mauritaniens. Un député a parlé d’au moins 15 morts.
En janvier déjà, sept Mauritaniens avaient été tués dans le secteur. À l’époque, la question d’une possible implication de soldats maliens avait également été posée. La délégation mauritanienne a souligné que des Mauritaniens étaient «victimes sur le territoire malien d’assassinats et d’exactions tragiques inacceptables», dit le communiqué conjoint. La partie malienne a exprimé ses «profonds regrets».
Agences