Je ne suis pas le seul à avoir des biens en Mauritanie, mais l’unique à être interrogé sur ces propriétés, a affirmé l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz au Magazine Jeune Afrique, dans une interview dont l’intégralité n’a pas été encore révélée au grand public.
Le jour où je comparaîtrai devant la justice, j’expliquerai les raisons de ma fortune. En attendant, je ne suis pas obligé de répondre à quiconque sur l’origine de mes biens, a-t-il dit.
Réagissant à la question posée par le confrère selon laquelle, ses richesses sont estimées à 90 millions de dollars obtenus illégalement, ainsi que de grandes propriétés immobilières, Ould Abdel Aziz a dit : ces chiffres sont astronomiques, en raison de l’exagération de la valeur des maisons que je possède ainsi que celles qui ne m’appartiennent pas.
Parmi mes propres biens, figurent des fermes que j’ai construites il y a plus de 20 ans, qui n’ont aucune valeur financière, mais qui ont, pour moi, une grande valeur symbolique, a précisé l’ex Chef de l’Etat.
Je ne vendrai en aucun cas ces fermes, même pas contre 100 millions, car je les ai cultivées à la sueur de mon front et les ai plantées moi-même, quand j’étais jeune officier, et j’y ai mis les premiers palmiers en 2003, a-t-il dit
Ould Abdel Aziz a parlé aussi du gonflement des prix des voitures qu’il possède, disant que le directeur de la police chargé des crimes économiques l’a reconnu devant lui.
Sur la question de savoir si ce dossier de corruption de la décennie a choqué l’opinion publique et s’il a terni son image personnelle, Ould Abdel Aziz a déclaré : incontestablement. Quand on dit que j’ai pillé le pays et que certains souffrent de la misère, c’est normal. Cependant, tout cela est une conspiration de l’Etat, la police et les services de sécurité. C’est une question politique !
NB: Version non originale de l’entretien