En Mauritanie, rien n’aura finalement suffi pour faire avorter l’adoption du parlement du projet de loi sur les symboles, qui a finalement passé, planant toute sa force sur les libertés, qui devront reculer avec sa validation hier mardi 9 novembre courant, par l’Assemblée nationale.
Pourtant, des députés de l’opposition ont bataillé de toutes leurs énergies afin que cette loi ne soit pas adoptée, notamment le parti islamiste Tawassoul dont l’un des parlementaires, estime que les citoyens, n’en ont qu’à faire avec une loi, alors qu’ils croupissent sous le fardeau de la faim et de la soif.
L’adoption dudit projet ne sera en conséquence pas seulement un revers des libertés mais aussi un risque dangereux pris par l’actuel pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh Ghazaouni, alors que la Mauritanie se trouve dans une région du continent africain où la stabilité est compromise par l’entêtement des régimes despotes à museler l’opinion publique et à aller à l’encontre des aspirations de leurs peuples, se consacrant plutôt à légaliser les systèmes politique leur permettant de garantir leur propre sécurisation et pérennisation.
Le projet de loi en question se rapporte à la protection des symboles nationaux et à la criminalisation de préjudice au prestige de l’État et à l’honneur du citoyen.
Officiellement, il est indiqué qu’il se compose de huit articles qui précisent son objectif – sans préjudice des dispositions stipulées dans d’autres lois – d’incriminer et de punir les actes commis intentionnellement à l’aide des médias et des technologies de communication numérique et des plateformes de médias sociaux.
« Il incrimine les actes associés à la violation des principes et du caractère sacré de la religion islamique, le prestige de l’État et de ses symboles, la sécurité nationale, la paix civile, la cohésion sociale, la vie personnelle et l’honneur des citoyens », selon les officiels.
Selon le ministre de la justice, le projet de loi permet au ministère public de diligenter automatiquement ou sur demande une action en justice contre ceux qui commettent l’un des actes stipulés dans les dispositions du projet de loi.
Les parlementaires qui avaient affiché des réserves par rapport à ce projet de loi, ont déploré le fait la non implication d’experts et de la société civile dans sa préparation et le temps restreint accordé aux députés pour l’étudier à fond et mesurer toute sa portée avant de le voter.
« Ce ne sont pas les textes de lois qui font le plus défaut mais plutôt leur activation et leur application », ont-ils dit, exprimant leurs craintes que le projet de loi ne soit utilisé comme un obstacle à la critique et l’éclairage de l’opinion publique.