Il y a de fortes ressemblances entre les scènes politiques tendues voire surchauffées au niveau des deux pays frères voisins et futurs Eldorado du pétrole et du gaz en Afrique de l’Ouest, en l’occurrence la Mauritanie et le Sénégal.
Cette frappante similitude est plus forte en parlant du dynamisme politique au sommet de la pyramide Etat au niveau des deux pays de destinée commune historique et durable en raison de brassages sociaux, culturels et économiques multiples.
En effet, les présidents sénégalais Macky Sall et mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani se trouvent devant un défi capital, à savoir assurer leur propre succession au palais présidentiel en 2024, même si le premier tient à faire un 3e mandat objet d’une vive controverse constitutionnelle.
Les deux puissants hommes forts de Dakar et de Nouakchott trouvent leurs chances de se maintenir au pouvoir très minces avec deux challengers des plus populaires au niveau des deux Etats, ayant réussi au cours de présidentielles antérieures entachées d’irrégularité et de non neutralité flagrante de l’administration à se positionner deuxième dans les résultats officiels du marathon présidentiel.
Il s’agit pour le Sénégal et la Mauritanie, respectivement de Ousmane Sonko et de Biram Dah Abeid.
Deux figures de proue qui font vibrer les masses populaires tant des femmes que des jeunes assoiffés de changement et qui ont ras-le-bol de présidents réfractaires au renouveau et otages des barons du système.
Et comme dit l’adage, « qui veut tuer son chien l’accuse de la rage », Macky Sall et Ould Ghazouani inventent des alibis et mobilisent régulièrement leurs services renseignements et leurs taupes afin d’entrainer leurs bêtes noires dans un piège dont ils ne peuvent s’en sortir sans gros dommages politiques, à savoir trouver des charges permettant de les inculper de les rendre inéligibles à l’horizon 2024.
Si Macky Sall a vraisemblablement réussie dans cette sale besogne politique en poussant son dispositif judiciaire à condamner Sonko à 10 ans de réclusion pour viols et menaces de mort sur l’employée de salon de beauté Adji Sarr, Ould Ghazouani, n’est pas loin de son côté, de concrétiser son rêve et de prendre le taureau politique Biram qui menace sérieusement son fauteuil présidentiel après l’avoir fortement secoué en juin 2019, par les cornes, en usant par mains interposées du ministre de l’intérieur et de la CENI à le mettre dans le pétrin et hors de la future compétition de 2024, surtout que pour bien gagner cette bataille décisive, il faut la préparer d’avance.
Si la première mesure prise dans ce cadre avait été de refuser l’autorisation du projet politique de Refondation pour une « Action Globale » (RAG), la seconde a été par contre d’user de la fraude massive contre le candidat aux législatives du 13 mai dernier Biram afin de l’humilier à travers les urnes et de montrer à l’opinion qu’en politique, l’homme qu’un tigre-papier qui se perd en illusions.
Et comme cela ne suffit pas, le député Ould Dah a été arrêté et risque d’être accusé de déstabiliser la sécurité de l’Etat et de nuire à la paix civile, d’où l’éventualité de sa condamnation, en vertu de l’acharnement dont il est victime, à des années de réclusion.
Ce qui peut conduire également à son inéligibilité à la course au plais en juin 2024 où il est certainement le seul obstacle devant un second mandat présidentiel garanti pour le Président Ould Ghazouani en 2024.