La Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC) avait lancé un appel d’offres pour la sélection d’entreprises de travaux pour le Projet d’extension des réseaux MT dans la zone Sud-Est de la Mauritanie, plus précisément la Boucle 33 kV Kaédi-Sélibabi-Kaédi, financé par le FADES.
Le projet comportait 2 lots. Au total 9 entreprises avaient déposé des offres pour les deux lots comme le montre le procès-verbal de la SOMELEC.

Il se trouve qu’après évaluation des dossiers des entreprises, il ne restait plus que 2 entités qualifiées, une seule par lot.
Lot 1 : Groupement ESB-HIDELECO
Lot 2 : CEGELEC
Une seule entreprise qualifiée par lot et pour cause, les deux entreprises, habituées des arcanes de la SOMELEC, avec leurs complices en interne, ont réalisé le nettoyage du reste des entreprises pour qu’elles remportent les marchés par la force des choses. Il est à noter que de nombreuses entreprises sérieuses s’étaient désistées de ce marché car elles avaient compris, après lecture du DAO, qu’il était orienté. Les études ont été faites de sorte que seules les entreprises qui ont des complicités au sein de la SOMELEC pouvaient concurrencer car elles avaient connaissance de tous les pièges du DAO.
Les deux entreprises avaient remporté en mars 2023 les lots avec les montants suivants :
Lot 1 : Groupement ESB-HIDELECO pour 18 012 282.283 Euros et 292 780 901 MRU.
Lot 2 : CEGELEC pour 10 696 858.74 Euros et 120 131 163.28 MRU.»
D’après des informations confidentielles que nous avons eues, les complices des entreprises au sein de la SOMELEC ont fait pire que leur garantir le marché : comme une seule entreprise était qualifiée par lot, elles ont changé les offres financières pour les augmenter considérablement. L’objectif de la manoeuvre est que les deux entreprises et leurs complices au sein de la SOMELEC se partagent le surcoût ni vu ni connu. Le procédé est une des techniques de vol que certaines commissions d’évaluations utilisent régulièrement.
Une conséquence directe de cette manœuvre est que l’enveloppe initialement prévue par le FADES pour le projet a été largement dépassée. La SOMELEC avait demandé une rallonge budgétaire à l’État mauritanien pour couvrir entièrement le prix du marché.
Pour information, actuellement le projet est en grande difficulté malgré le surcoût. Je n’ai pas confirmation que cette grave affaire a été réalisée sur ordre de l’ancien directeur général Cheikh Abdallahi Ould Baddah, ce qui ne serait pas surprenant, ou c’est la commission de la SOMELEC qui avait agit seule.
Nous sommes en droit, encore une fois, de poser la question sur le rôle de la Commission de Passation des Marchés Publics et son ancien président, le très belliqueux Ould Jeilani, qui avait validé ces attributions. Un projet qui dépasse son enveloppe budgétaire est en général rendu infructueux.
Enfin, nous demandons un audit général de tout le projet, son processus d’évaluation, son attribution, la procédure de validation par la commission de contrôle des marchés publics et son exécution.
Klawna