Après un long « vagabondage » dans l’incertitude et le désordre total par lequel s’identifiait un champ médiatique laissé à l’abandon et miné par des problèmes de tous genres (de 1984 à 2019), une réforme générale de la presse avait été décidée en 2020 par son Excellence le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Cette réforme avait permis à la HAPA d’élargir et de renforcer considérablement ses pouvoirs, ce qui était indispensable pour mettre de l’ordre dans un désordre épouvantable qui autorisait à n’importe qui, qu’il soit journaliste ou non, affilié à un organe de presse ou non, de se jeter dans le champ médiatique pour influencer négativement sur l’image du pays, n’importe comment et n’importe quand.
C’est pour pallier aux conséquences graves d’une liberté de presse que favorisait un laxisme épouvantable de nature à dévisager la profession, qu’une Commission des réformes des médias avait été créée sur décision personnelle du président de la République.
Cette commission dont la composante était montée par l’impératif du choix de professionnels de la Presse, avait fait un état des lieux du secteur, constaté les difficultés qui entravaient l’évolution de la presse dans le bon sens, que celle-ci soit privée ou qu’elle-soit publique. Après analyse approfondie de la situation et de la conjoncture, la commission avait préconisé un certain nombre de recommandations pour des solutions à tous termes (court, moyen et long).
Pour piloter le nouveau « appareil » qui devait prendre à son bord toutes les recommandations de la commission des reformes, et, pour épauler une presse de plus en plus difficile à dompter surtout sur le plan déontologique, le gouvernement mauritanien avait reconduit à la Présidence de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), le Dr Houssein Ould MEDDOU par décret du 17 décembre 2022.
Un second round pour un professionnel de l’information et de la communication, qui connait comme sa poche, la nature de tous les tenants et de tous les aboutissants des obstacles érigés sur le chemin d’une presse dans la majorité était plongée dans la rébellion et l’indiscipline totale caractérisées toutes les deux par des insuffisances et des incompétences multiples avérées.
Si on part du constat fait sur les avancées obtenues par la HAPA entre juin 2020 et août 2024, on peut dire que le chemin parcouru par cette institution a bien défriché le champ médiatique pour permettre la mise en place d’un environnement plus favorable et plus avantageux pour une presse plus compétitive, plus responsable et plus professionnelle.
C’est d’ailleurs pourquoi, certains reconnaissent que le Dr Houssein Ould Meddou à son départ, avait remis clés à mains à son successeur une institution forte, bien structurée et plus apte à répondre aux exigences de sa mission, celle, première, de garantir dans le respect de la loi, l’indépendance, la liberté de l’information et celle de la communication.
Une HAPA maintenant confiée de professionnel à professionnel ?
Avec l’arrivée à la tête de la HAPA du Dr.Houssein Ould Meddou en 2024, (à l’époque âgé de 40 ans), c’était le professionnalisme qui était entré dans la cadence du jeu pour restituer au champ de presse les valeurs que doit incarner sa raison d’être.
C’est d’ailleurs pourquoi, dans les relations qu’entretient la HAPA avec certains partenaires, au cours des quatre dernières années la diplomatie avait pris une place prépondérante dans la mission de l’institution pour rehausser son l’image dont l’une des missions premières est aussi de donner une idée claire des avancées obtenues par pays et son régime dans la préservation de l’identité culturelle, le respect des principes et fondement de l’unité nationale, la sécurité et l’équilibre dans le traitement de l’information.
En recevant le témoin de la main de son prédécesseur Ould Meddou, M. Mohamed Abdallahi LAHBIB, (nommé à la tête de la HAPA par décret du 29 août 2024 signé du Président de la République), le nouveau patron de la HAPA, est resté rimé à cette dynamique de renforcer davantage les capacités opérationnelles et professionnelles d’une institution qui se reconcilie avec une presse abandonnée dans un état délabrement total et une décomposition avancée sous les régimes de Ould Taya et plus tard sous celui de Mohamed Ould Abdel Aziz, ennemi juré de la presse indépendante..
Quatre mois seulement après sa nomination, le nouveau président de la HAPA (qui a prêté serment le 10 septembre 2024), prouve bien qu’il suit la trajectoire tracée par la volonté du chef de l’Etat d’impulser une dynamique encore plus forte pour restituer à la presse toute la valeur de ce pouvoir qui a aussi un rôle important à jouer dans le développement d’une démocratie forte pour le pays.
Moins de trois mois après sa prise de fonction, (le 18 novembre 2024), L’actuel Président de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), Monsieur Mohamed Abdellahi Lehbib, s’était attelé à lancer le démarrage officiel des activités sur le terrain des équipes chargées de mener une enquête exhaustive pour avoir une vue synoptique de l’ensemble des composantes du paysage médiatique en Mauritanie.
Les résultats de cette enquête, qui s’était déroulée au cours de la période du 18 novembre au 5 décembre 2024, seront déterminants pour avoir une base de données fiable qui comportera tous les supports et moyens médiatiques, qu’ils soient publics ou privés, audiovisuels, écrits ou numériques, mais aussi les agences de presse internationales, les associations et tous les regroupements de journalistes locaux.
Cette politique vise à permettre à la HAPA, de travailler dorénavant sur la base de données fiables pour mener correctement ses activités et dans un nouvel environnement qui doit en principe permettre de restituer à la presse dans toutes ses composantes, les valeurs déontologiques et professionnelles dont elle a besoin pour jouer son rôle dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires.
Du pain sur la planche pour le nouveau Président de la HAPA, M. Mohamed Abdallahi LAHBIB, peut-être. Mais ce qui est certain, c’est que ce professionnel de la presse, connu pour son intégrité morale et professionnelle, ses capacités de bonne gouvernance saura bien répondre aux attentes des autorités de ce pays pour mettre en confiance les différents acteurs d’un champ médiatique ou se bousculent pour des intérêts qui ne sont pas forcément les mêmes pour les uns que pour les autres, (entre autres) Sahel TV, Mourabitounes, Chinguetti TV, Dava TV, El Wataniya, Sahara 24, radio Nouakchott, Radio Kobeni, Radio Tenwiir, FM Mauritanie et Sahara Media.
Au regard des résultats auquel est parvenu le nouveau président de la HAPA en si peu de temps, par la poursuite et le maintien d’une diplomatie de coopération et par le renforcement des acquits laissés en héritage par son prédécesseur, on peut dire que la fin de l’année 2024 ouvrira pour 2025 des perspectives d’avenir plus prometteuses encore pour la HAPA, grâce à cette politique de continuité dans la refonte d’une presse qui était pratiquement ingérable, à cause des intrusions massives et malsaines d’organes étrangers à ce corps qui envenimaient une atmosphère polluée léguée au régime de Ghazouani par le régime de son prédécesseur Ould Abdel Aziz, un président qui était peu regardant sur l’indiscipline et le désordre épouvantables qui caractérisait une partie de la presse dite « indépendante » et dont l’indépendance ne servait apparemment qu’à prostituer les valeurs de cette noble profession.
Mohamed Ould Chighali
Journaliste indépendant
Groupe de Presse Francophone de Mauritanie.
