« Appeler à l’unité nationale au beau milieu de la « vallée des larmes », là où des enfants du pays ont été mis au pilori, là où des fosses communes jouxtent les champs et hantent les souvenirs , là où les cris de jeunes femmes violées résonnent encore dans l’air et dans toutes les mémoires, parler d’unité nationale et appeler à voter pour un homme justement accusé d’avoir contribué à torpiller cette même unité, c’est manquer d’honnêteté. »
Ainsi parlait Bocar Oumar BA(BOB) en commentant un « appel de Djeol », ville jumelée avec Noisy-Le-Sec. Mais l’étape du jour en ce 29 avril était Mantes La Jolie où BOB ouvrait sa campagne pour reprendre à Issa Manséga Ansoumane Diawara(IMAD) le siège de député occupé illégalement depuis 2019. En effet, IMAD n’a pas été élu au suffrage direct par les mauritaniens de la Diaspora, une violation flagrante de la constitution par le parti-Etat insaf.
Cette ouverture de campagne a clarifié l’offre politique en Europe au vu de l’affluence dans les différents meetings. Les logos les plus plébiscités seraient, dans l’ordre, la vache AJD/MR, la flamme SAWAB et la balance INSAF. Certains candidats ont été incapables de fournir des photos/vidéos de leurs ouvertures. Ce qui laisse augurer des abandons, des ralliements ou alors une raclée prévisible dans les urnes.
La candidature de BOB a déjà été analysée pendant son démarrage en trombe dès la pré-campagne. Le strasbourgeois a profité de l’effet « premier arrivé, premier servi » et de la règle prudente « piilen mo ganduɗen, piilen mo kooliɗen »(intronisons celui qu’on connaît, intronisons celui en qui nous avons entièrement confiance). Si l’élection est transparente, BOB gagnera.
Sa candidature est transpartisane. Elle est déjà une victoire, elle a réussi à rassembler une diaspora éparse et à sceller au meeting d’Orléans la réconciliation des deux CVE dont BOB est le candidat unique, il est le digne héritier de Hamidou Baba KANE, d’Ibrahima Sarr, de Samba THIAM et de tous ceux qui ont participé à la belle histoire de la candidature unique à la présidentielle de 2019.
Mais aujourd’hui on va évoquer le candidat insaf enfermé dans un mysterieux (mystique?) silence.
Lors de son meeting d’ouverture ce samedi dans cette immense salle Pablo Neruda de Bobigny, deux erreurs monumentales ont été observées, elles laissent penser que sa campagne est pilotée depuis Nouakchott, sans aucune connexion avec les préoccupations de la diaspora.
Le maire de Bobigny ne s’est pas contenté d’offrir gratuitement la salle à insaf, il est monté sur scène pour appeler les mauritaniens à voter IMAD, une sortie de route surprenante d’un élu français, ingérence maladroite dans les élections législatives d’un pays que ce maire considère peut-être comme encore une colonie de la France. Et la présence aux côtés du candidat insaf de l’ambassadeur de la Mauritanie en France est la preuve de l’implication directe de l’Etat mauritanien pour le triomphe à tout prix du camp Meguett, y compris par l’inféodation de la ceni. Il aurait été plus élégant que l’ambassadeur s’abstienne de prendre publiquement parti pour un candidat ou alors qu’il visite tous les meetings. En outre il est apparu mal habillé et mal coiffé, cette image négligée déshonore le pays, dommage qu’il en faille plus pour faire perdre le camp Meguett.
L’hymne égyptien de la Mauritanie a ému des noirs dont la plupart n’en comprenaient pas les paroles en arabe et auraient préféré un luth ou un tama. Ceci n’est pas une erreur de casting mais bien une mise en scène pour rassurer insaf que les opprimés étaient prêts à se soumettre à toutes leurs volontés. Un noir non arabe doit s’humilier pour être choisi comme candidat par l’ex PRDS. Un contrat gagnant/gagnant car la junte aime humilier, avilir et déshumaniser des noirs par d’autres noirs. Voilà pourquoi ce meeting insaf a été réussi selon insaf Nouakchott. Il y avait de la liesse feinte, beaucoup de drapeaux agités. IMAD sera bien noté par le Général Mohamed Ould Meguett, tête de liste nationale des députés de la majorité. Plus besoin d’ajouter que ce Général est présumé assassin et qu’il aurait éxecuté le sous-lieutenant Abdoulaye Tambadou d’une balle dans la tête.
Qui vote IMAD propulse Meguett à la présidence de l’assemblée, voire de la République en cas de vacance du pouvoir.
Plus inquiétant est la réponse bien apprise par les inconditionnels d’IMAD quand ils sont interrogés sur le bilan de 2019 à 2023 de leur favori. « Devenu député, il est resté ce qu’il a toujours été : aimer les gens » dit un encarté insav. Aimer les gens? Un peu court comme réalisations en 5 ans.Il est pratiquement impossible d’avoir un témoignage sur ce que l’homme de Boully a fait concrètement sur l’enrôlement, la double-nationalité, les étudiants, les retraités,…Et, surtout, quand a-t-il parlé de la diaspora à l’assemblée nationale ?
Comment arrive-t-il donc à financer les services-camarade rendus à tous ceux, nombreux, qui font ses louanges? Il faut bien plus qu’un salaire de député pour entretenir cette cour. Avec l’affichage sans vergogne de cet ambassadeur-militant, il est peut-être temps que les forces qui se réclament de l’opposition organisent une riposte commune à cette sempiternelle utilisation des moyens de l’Etat pour acheter les consciences et, quand cela ne suffit pas, truquer les élections.
IMAD a adopté l’évitement ou la fuite comme stratégie de reconquête d’un siège de député qu’il ne sait occuper que sans consultation des mauritaniens de la Diaspora. Sa dernière débandade était son faux-bond au débat télévisé organisé par tooba TV où tous les candidats avaient été invités juste avant l’ouverture de la campagne. Cette attitude transpire l’absence de réalisations concrètes au profit de la diaspora et, plus grave, le mépris des électeurs qui ont le droit à l’information sur les programmes.
À Mantes, BOB a rectifié certaines déclarations du candidat insaf en rappelant que l »enrôlement ciblait essentiellement les réfugiés pour les débouter de la nationalité mauritanienne. Le retrait de l’exigence de la carte séjour est le résultat de la lutte de la diaspora engagée, ce n’est pas la bonté du pouvoir. La double nationalité aussi est une vieille lutte, la loi passée comporte des imperfections qui dépeignent les binationaux comme des « citoyens à part au lieu d’être des citoyens à part entière « . Le perfectionnement de la loi sur la double-nationalité fera partie de ses priorités s’il est élu.
Le député insaf devrait cesser de s’attribuer les acquis arrachés par la diaspora par ses manifestations et actions auprès des juridictions internationales. Il y a fort à parier que le Général Mohamed Ould Meguett réfléchirait à deux fois avant de venir en Europe ou en Amérique, épicentres de l’opposition mauritanienne à l’extérieur.
Deux anciens députés étaient dans la salle comble de Mantes: Kébé Abdoulaye (1996-2001) et Mamadou Bocar Ba(2013-2018). Ce dernier a résumé BOB en homme instruit, en homme qui ose et en homme très bien éduqué. Il a rappelé qu’ils n’étaient que 4 députés a avoir déposé un projet pour l’abrogation de la loi d’amnistie de juin 1993, contré par plus de cent députés. Voilà pourquoi il faut pas se lasser d’envoyer des députés comme BOB qui, par leur force de persuasion, amèneront au vote de lois qui vont changer la Mauritanie.
Pensez-vous qu’IMAD votera l’abrogation de la loi auto-amnistiant les militaires devant le Général Meguett au perchoir?
Le samedi 13 mai 2023, vous aurez le choix entre le camp d’un présumé assassin et le camp de la diaspora engagée contre le racisme d’Etat en Mauritanie et qui manifeste du Trocadéro à l’ambassade. Diaspora incarnée par le seul candidat BOB et sa suppléante Djeynaba Dramane Kamara. Il est impossible de se tromper ou de voter blanc ou nul. Votre vote sera votre balle pour venger Toumbadou et toutes les autres victimes du génocide.
1er mai 2023
Sammba Ndeet
France
Vidéo : BOB plante le système basé sur l’exclusion des non arabes
