Cela fait près de trois ans que le dialogue politique entre Majorité et Opposition en Mauritanie occupe le devant de la scène sans toutefois prendre forme, pour mener irréversiblement le pays vers un consensus de la classe politique toutes tendances confondues, demeuré, une condition sine qua none de la réconciliation mauritano-mauritanienne.
Force toutefois est de reconnaitre, qu’exception faite de feu le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, l’unique Chef d’Etat a avoir affiché une volonté de prôner l’apaisement politique et d’inciter à des concertations entre les différents protagonistes de l’arène politique est le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
C’est d’autant plus vrai que l’opposition, avant lui, sous le magistère de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a été humiliée et pietinée et ses leaders, hormis ceux de l’opposition se proclamant « responsable » (APP de Messaoud, El Wiam de Boidiel et Sawab de Horma), de vieux égarés.
Le dialogue mauritano-mauritanien qui pourrait connaitre un coup d’accélérateur avec la nomination fraiche du tout nouveau ministre secrétaire général à la Présidence de la République Mohamed Yahya Ould Ahmed Waghef, comme en atteste les informations distillées récemment, selon lesquelles, les différentes partis ont finalement convenu de créer la commission de supervision du dialogue, dont les membres auraient été même nommés, est perçu autrement par le plus grand parti d’opposition, en l’occurrence Tawassoul.
« Ce que nous voyons à Tawassoul et dans l’opposition en général, que nous avons régulièrement réitéré dans des communiqués conjoints avec des coalitions et des partis d’opposition, est que le pouvoir n’est pas sincère dans le dialogue qu’il arbore, puisque c’est lui qui a retardé la nomination de la partie chargée de sa supervision et qui entrave ses réunions », confie son président Mohamed Mahmoud Ould Seyidi au confrère « Le Calame ».
« La balle est dans leur camp depuis des mois. Plus, nous les interpellons depuis leur arrivée au pouvoir sur le dialogue, mais ils s’en détournent de ces appels, sous différents motifs, disant parfois qu’on n’a pas une crise qui nécessite des concertations et tantôt, qu’ils veulent des pourparlers sur des thèmes excluant d’autres sujets », a-t-il ajouté.
« Comme vous le voyez, ils tranchent de manière unilatérale les sujets du dialogue, comme dans le découpage administratif, sur la question de l’éducation et enfin pour le dossier du passif humanitaire, soient des questions qui sont toutes au centre de l’agenda supposé du dialogue », poursuit-il.