Les affrontements opposant l’armée malienne et ses alliés russes à des groupes rebelles séparatistes ont repris samedi dans le nord du Mali, ont indiqué à l’AFP un porte-parole des séparatistes et une source humanitaire.
Des combats, d’une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l’Algérie, après que l’armée a annoncé avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.
La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a fait de la reconquête du territoire national une de ses priorités.
Un gros revers et de lourdes pertes ont été enregistrés par l’armée malienne et ses alliés russes samedi 27 juillet lors de combats contre les séparatistes dans le nord du pays, près de la frontière avec l’Algérie.
« Je confirme la reprise des combats ce samedi vers Zakak », a déclaré à l’AFP Almou ag Mohamed, l’un des porte-paroles d’une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), qui assure que « l’ennemi est en débandade ».
« Les combattants de l’Azawad contrôlent la situation à Tinzaouatene et plus au sud dans la région de Kidal. Les mercenaires russes et les Forces armées maliennes (Famas) ont fui. D’autres se sont rendus », a affirmé à l’AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d’une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), transmettant des vidéos où gisent de nombreux cadavres de l’armée malienne et de leurs alliés. Dans certaines vidéos, des soldats blancs sont visibles parmi les prisonniers.
« L’armée malienne a reculé », a déclaré à l’AFP un élu local qui évoque au moins 17 morts dans un bilan provisoire. « Les gens du CSP sont toujours à Tinzaouatene. L’armée et Wagner n’y sont plus », a-t-il précisé, ajoutant que les combats du jour avait eu lieu plus au sud, vers Abeïbara.
Un cadre du mouvement séparatiste, Mossa Ag Inzoma, assure qu’il y a eu des « dizaines et dizaines de Wagner et Famas tués et prisonniers ».
Les séparatistes maliens ont revendiqué dimanche 28 juillet une « victoire éclatante » contre l’armée malienne et ses alliés russes. « Nos forces ont définitivement anéanti ces colonnes de l’ennemi samedi. Un important matériel roulant et armements a été saisi ou endommagé. Les rares survivants des rangs Famas et de la milice (russe) Wagner ont été faits prisonniers », dit un communiqué signé Mohamed Elmaouloud Ramadane.
L’armée malienne a par ailleurs communiqué sur un « atterrissage d’urgence » d’un hélicoptère après avoir rencontré « des difficultés », sans faire de victimes. Selon un porte-parole du CSP, ce sont les séparatistes qui ont « touché un hélicoptère » qui a fini par s’écraser.
L’offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises à l’encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.