« Aucun noir ni aucun arabe juste ne devrait laisser se poursuivre ce génocide à ciel ouvert commencé en 1989 et qui ne s’est jamais arrêté. Après les génocides en Serbie et au Rwanda, l’élimination physique de peuples était sous haute surveillance. La junte mauritanienne s’est alors adaptée au nouveau droit international en continuant d’exiler et de tuer des tékrouriens à petit feu. »
Ciré KANE
Certains tékrouriens sont masochistes, ils aiment souffrir, ne trouvent leur bonheur que dans la souffrance. Vous aimez être candidats pour des partis qui travaillent pour cette junte qui a assassiné vos pères, oncles, cousins, amis…
Que vous perdiez ou gagniez votre élection, ces partillons du pouvoir, poussins d’insaf, auront leurs récompenses pour avoir réussi à vous dresser contre d’autres tékrouriens. Chaque élection vous divisera un peu plus et vous continuerez à vous réjouir de scores qui sont fabriqués pour confirmer au monde entier que vous êtes bien une faible minorité.
Bientôt vous ne serez plus dans l’administration, les filtres aux concours vous bloqueront comme des poissons dans un long filet de pêche.
Vos enfants, arabisés, ne parleront plus le même langage que vous, ils finiront par vous déporter eux-mêmes. C’est peut-être le signal que vous attendez pour comprendre enfin la perversité de ce système d’apartheid implanté en plein Sahel.
Il ne faut absolument pas être le candidat de ces satellites du parti-Etat car, un jour, quand vous aurez éliminé les plus rebelles de votre peuple, ils n’auront plus besoin de vous et ça sera à votre tour de disparaître ou de traverser le fleuve. L’histoire se répète et bégaie tant qu’elle n’est pas apprise et bien comprise.
Ne soyez le papier kleenex de personne. Refusez d’être candidat instrumantalisé par insaf, udp, pud, sursaut, vadila, karama…la liste est longue mais nous la connaissons tous, nous savons le programme de leurs donneurs d’ordre : finir l’effacement des noirs non arabes.
Aucun noir ni aucun arabe juste ne devrait laisser se poursuivre ce génocide à ciel ouvert commencé en 1989 et qui ne s’est jamais arrêté.
Après les génocides en Serbie et au Rwanda, l’élimination physique de peuples était sous haute surveillance. La junte mauritanienne s’est alors adaptée au nouveau contexte international en continuant d’exiler et de tuer des tékrouriens à petit feu.
Pour ne pas encourager nos hommes et femmes à être candidats de la majorité présidentielle, ne les félicitons pas, ne souhaitons pas bonne chance à ceux et celles qui font ce choix malheureux, voire dangereux pour eux-mêmes. Leurs actes c’est comme scier la branche sur laquelle on est assis.
Mais ne les insultons pas non plus, on les perdrait définitivement. Laissons grande béante la porte de leur retour à la maison familiale après leur prise de conscience qu’ils s’auto-mutilaient.
Prions Dieu pour qu’ils reviennent dans le camp de la justice et de l’Etat de Droit, pas le camp de l’impunité et de l’arbitraire dont le chef de file est le Général Mohamed Ould Meguett, présumé tortionnaire et assassin de tékrouriens.
En mai, une fois dans l’isoloir, pensez à la loi d’amnistie de 1993 votée par le PRDS dont le dernier rejeton est la poule insaf. N’oubliez pas ses poussins.
Ne méguettez pas ! Ce serait une erreur fatale. Le Général Mohamed Ould Meguett, lui, ne vous ratera pas une fois installé au perchoir de l’assemblée. Il sera la 2ème personnalité de cet Etat tribal. Le cas échéant, si le Général Ghazouani démissionnait, vu que le Sénat a été dissous, le présumé meurtrier du sous-lieutenant Abdoulaye Tambadou sera bombardé Président de la République ! [article 40 de la constitution].
Ce scénario catastrophe est fort probable. En début d’année, j’avais alerté sur la chaîne Aganisha qu’une présidence Meguett est plus dangereuse que l’obsolète « Aziz degage! ». On y est presque !
Un accord a peut-être été convenu entre les militaires car rien n’explique cette décision folle de ramener au devant de la scène un Général à la retraite qui traîne d’aussi grosses et bruyantes batteries de casseroles. Ne pas méguetter est le meilleur casque de protection pour donner aux députés de l’opposition les voix nécessaires pour barrer la présidence à ce prétendant pas trop aimé par les victimes des années de braise.
Le barrage sera possible si tous les parlementaires mécontents du Général Ghazouani décident de défier l’institution militaire et ces diktats en élisant par exemple le doyen des députés. Si cela arrivait tout deviendrait possible, de la motion de censure à l’élection présidentielle anticipée.
Au cas où le Général Meguett deviendrait un jour, comme ses prédécesseurs, un Président mal élu de la République, prenons la précaution de rappeler qu’il est bien présumé innocent jusqu’à établissement des preuves de sa culpabilité. C’est cette satanée loi d’amnistie de 1993 qui bloque toute enquête et procès éventuels contre ces nombreux hauts gradés qui crient leur innocence. Les rescapés, eux, veulent une enquête indépendante et une confrontation rapide car ils ne sont pas immortels. Et si la stratégie de la junte est d’attendre que tous meurent? En attendant elle veut racheter ses crimes en proposant de l’argent contre renonciation à la justice.
Donc, pour toutes ces raisons, les samedi 13 et 27 mai, ne méguettez pas !
Qui méguette regrette!
19 avril 2023
Siree KAN (Sammba Ndeet)
Fondateur de MAÏS • MAKKA • مكه
Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien (TÉKROUR)
NOTES
Méguetter : c’est voter Méguett, liberté prise avec la langue française. C’est voter pour la majorité présidentielle : insaf et les autres partis inféodés à la junte
Tékrour : C’est la Mauritanie du Sud, ancien royaume noir et berbère fondé vers 800 où quasiment toutes les communautés ont eu à régner et partager le pouvoir: sossés, wolofs, peuls, sérères, soninkés, berbères. Tout le contraire de la Mauritanie de Xavier Coppolani où une seule communauté détient tous les pouvoirs depuis 1960. En réalité, tous les mauritaniens peuvent se réclamer de l’ancien Tékrour.
Audio: Wullu meeɗaa! (crie et goutte!), poème sublime de Jaayre Pinal sur ces buveurs de sang en politique, prêts à toutes les compromissions
