Nouakchott, le 24 juillet 2025 – Le Collectif des veuves des victimes des événements tragiques de 1989 a tenu une conférence de presse ce jeudi à Nouakchott, pour réaffirmer sa position ferme sur le traitement du passif humanitaire dans le cadre du dialogue politique national en cours.
La rencontre a débuté par un moment d’émotion intense, en hommage à feue Houleye Sall, ancienne présidente du Collectif, récemment disparue. La mémoire de cette figure emblématique de la lutte pour la vérité et la justice a été saluée par une assistance recueillie.
Une seule exigence : la justice
À travers une déclaration adressée au Président de la République Mohamed Cheikh Ould Ghazouani et au coordinateur du dialogue politique, Moussa Fall, les veuves ont exprimé une revendication centrale : la poursuite en justice des auteurs des crimes de 1989.
« Nous ne demandons ni réparation cosmétique, ni réconciliation de façade. Nous exigeons la vérité, la justice et la fin de l’impunité », peut-on lire dans leur déclaration. Le collectif insiste sur la nécessité de séparer clairement le traitement du passif humanitaire du dialogue politique classique, estimant que cette question ne saurait être instrumentalisée à des fins partisanes.
Alerte contre la récupération politique
Les veuves ont par ailleurs mis en garde contre toute tentative de récupération politique de leur cause. Elles dénoncent une possible manœuvre visant à donner la parole à des « organisations triées sur le volet », dont certaines seraient utilisées pour légitimer des solutions préfabriquées, imposées en dehors des victimes elles-mêmes.
Elles appellent Moussa Fall à rester vigilant face à ces dérives et à préserver la crédibilité du processus en évitant toute manipulation.
Pour un dialogue sincère, inclusif et responsable
Le collectif se dit prêt à participer activement à un dialogue national, à condition d’y être convié pleinement à chaque étape, et de voir ses préoccupations prises en compte de manière spécifique. Il réclame la création d’un cadre indépendant, neutre et crédible pour traiter la question du passif humanitaire.
« Il est temps de faire preuve de courage politique, de respecter la douleur des victimes et de poser les bases d’une véritable réconciliation nationale », concluent-elles.
Soutenues par plusieurs ONG de défense des droits humains, les veuves entendent faire de cette lutte une question de mémoire, de justice et de dignité, loin des calculs politiques ou des compromis douteux.




