Dans la soirée du Dimanche 28 Mai 2023, Oumar Diop un habitant des quartiers populaires de Nouakchott se voit interpellé par la police alors qu’il réparait sa voiture en panne. Après une vive altercation avec les forces de l’ordre, le jeune père de famille se voit embarqué manu militari.
Le lendemain, la famille est informée de son décès après que son corps sur lequel apparaissent des traces de sévices fut déposé à la morgue de l’hôpital national de Nouakchott.
Révoltés par cet acte indigne d’une police républicaine, de nombreux habitants manifestent spontanément devant l’hôpital et dans les quartiers populaires demandant que la justice soit rendue et que les coupables soient traduits devant les tribunaux.
Comme à l’accoutumée, le communiqué de la sûreté dans une vaine tentative de falsifier les faits, évoque l’implication d’éléments étrangers dans des manifestations de nature à troubler l’ordre. Selon nos observations, ceux-ci sont en majorité des Mauritaniens que les autorités refusent d’enregistrer sur les registres d’état civil comme il en existe par milliers, et donc ne disposant pas de pièces d’identification.
Le lendemain, les manifestants sont poursuivis dans plusieurs quartiers de la capitale mais aussi dans plusieurs autres localités comme Nouadhibou, Kaedi, Bababe et Boghe ou un deuxième manifestant du nom de Mohamed Lemine Ould Samba fut tué par balle.
Les enregistrements que nous avons pu obtenir malgré l’interruption du service Internet montrent de graves violations de droits humains: grenades jetées à l’intérieur d’habitations, manifestants sans armes et violentés par la police, femmes et enfants battus….etc
Rappelons que ce meurtre survient juste quelques mois apres celui d’un activiste du nom de Souvi, lui, tué dans les locaux d’un commissariat de police. La mort de Souvi fut également suivie de manifestations de milliers de citoyens demandant que justice soit rendue.
A l’instant ou nous rédigeons cette déclaration, la connexion Internet n’est toujours pas totalement rétablie en Mauritanie.
Par le présent communiqué, Mauritanian Network for Human Right in US (MNHRUS) informe les autorités mauritaniennes qu’elle accorde une attention particulière à l’évolution de la situation en Mauritanie. Toutes les violations observées seront dûment documentées et soumises aux organisations compétentes en vue d’éventuelles poursuites sur les auteurs ainsi que les donneurs d’ordre si les autorités ne prennent pas les mésures appropriées.
Mauritanian Network demande également aux autorités mauritaniennes:
1- L’arrêt immédiat des violences policières et la poursuite des auteurs des homicides contre
Oumar Diop et Mohamed Lemine Ould Samba
2-L’arrêt des contrôles aux faciès et la levée de l’état de siège des quartiers populaires, source de tension et entrave à la libre circulation des personnes
3-La radiation de tous les éléments des forces de l’ordre impliqués dans des violences physiques injustifiées sur les manifestants
3- La régularisation de tous les Mauritaniens qui ne parviennent pas à s’enrôler dans les centres d’etat civil du fait de procédures obsolètes ou du refus catégorique affiché par certains responsables sans raison véritable
4-Lever la loi d’amnistie de 1993 afin de permettre les poursuites en l’endroit des auteurs d’exécutions extrajudiciaires des années 90.
5-Initier une conférence nationale souveraine et inclusive pour discuter de tous les problèmes du pays et notamment de l’épineux problème de la cohabitation nationale, seule gage de stabilité et de paix durable dans le pays.
La Communication
Mauritanian Network for Human Right
Le 05/06/2023