Mauritanie : Alors que le gouvernement mauritanien poursuit le déploiement de son Programme d’Urgence National pour le Développement dans plusieurs localités du pays, une onde d’indignation traverse le village de Ferrallah, l’un des plus anciens et des plus peuplés de la commune de M’bagne. À la stupeur générale, le village n’a été intégré dans aucune composante du programme, malgré des besoins urgents, réels et largement documentés.
Un programme national et une exclusion incompréhensible
Le Programme d’Urgence couvre des secteurs essentiels : santé, éducation, agriculture, électricité, désenclavement, élevage, forages et infrastructures hydrauliques. Autant de domaines dans lesquels Ferrallah accuse de graves carences, selon les témoignages recueillis sur place.
Pourtant, aucune intervention n’a été programmée dans ce village, qui cumule les retards en matière d’accès à l’eau, de routes, de services sociaux de base et de structures éducatives.
Des démarches officielles restées sans réponse
Face à cette exclusion, les responsables communautaires de Ferrallah ont multiplié les démarches administratives.
Depuis plusieurs semaines, des lettres officielles ont été adressées :
au Hakem de la Moughataa,
ainsi qu’au maire de la commune de M’bagne.
Ces correspondances réclamaient l’intégration urgente de Ferrallah au programme national, ainsi que la réalisation des infrastructures essentielles telles que les forages, les routes, l’électricité et les établissements éducatifs. Mais jusqu’ici, aucune réponse, aucun signal, aucune explication.
Le maire de M’bagne dans la tourmente
Selon plusieurs sources locales concordantes, cette mise à l’écart ne serait pas seulement administrative.
Le maire de la commune de M’bagne est accusé par les habitants d’avoir volontairement négligé Ferrallah, village avec lequel il entretient un contentieux politique depuis les dernières élections municipales.
La majorité des électeurs de Ferrallah n’ayant pas voté pour son camp, certains habitants estiment que cette exclusion du programme serait une sanction politique déguisée, au détriment d’une population entière. Cette accusation, si elle se confirmait, poserait un grave problème de gouvernance locale.
Les habitants exigent réparation
Aujourd’hui, la colère gronde.
Le village de Ferrallah demande :
son intégration immédiate au Programme d’Urgence,
la réalisation des infrastructures vitales longtemps promises,
et la prise en compte sérieuse de ses besoins, exprimés depuis des années.
Pour les habitants, cette injustice met en péril le développement socio-économique du village et menace le principe d’égalité entre les citoyens.
Une question nationale : l’équité territoriale en cause
Le cas Ferrallah dépasse désormais le cadre local. Il relance un débat crucial : les critères d’attribution des projets publics sont-ils réellement équitables et transparents ?
Comment expliquer qu’une localité aussi importante soit totalement écartée d’un programme national censé réduire les disparités régionales ? Quelle place est laissée à la justice territoriale dans les politiques publiques ?
Un appel à l’État : aucun village ne doit être laissé derrière
Les habitants de Ferrallah appellent l’État mauritanien à agir rapidement pour corriger ce qu’ils considèrent comme une injustice manifeste. Ils demandent la preuve que le développement national doit être inclusif, et que pas un seul village pas même Ferrallah ne doit être laissé en marge.
Le pays observe.
Ferrallah attend désormais des actes, pas des promesses.
Mariem Ba la lionne

















