Si le Niger estime que le retrait du Mali du G5 Sahel présage une mort clinique de cet ensemble sous-régional antiterroriste, la Mauritanie espère que cette décision prise dans la précipitation et de manière unilatérale et non concertée ne soit pas irréversible.
Interpellé ce mercredi 18 mai courant sur ledit retrait officiellement déclaré par Bamako, le Porte-parole du gouvernement mauritanien Mohamed Melainine Ould Eyih, qui s’est voulu d’emblée prudent, quant au Mali de décider en toute indépendance ses questions souveraines loin de toute ingérence extérieure, pense que le motif à l’origine de la mesure inattendue malienne ne devait pas conduire à cette issue disproportionnée, à savoir l’option de sortie sans délai de Bamako du Groupe
« Les divergences d’opinion sur la gestion du G5 Sahel ne devraient pas être un motif de retrait d’un Etat», a-t-il affirmé, cité par l’AMI, le média étatique d’information.
Est d’ajouter : il est nécessaire de chercher à surmonter les défis qui sont à l’origine de la création du G5 Sahel et qui demeurent d’actualité, faisant allusion à la menace terroriste toujours présente, comme en atteste l’enlèvement survenu hier et officiellement confirmé aussi par Nouakchott de citoyens supposés de nationalité mauritanienne et dont les investigations visant à les identifier sont toujours en cours.
Le Porte-parole a même tenu à ce propos à mettre en exergue, ce qu’il a appelé « le rôle prépondérant que joue la Mauritanie en sa qualité de membre fondateur du G5 Sahel », soulignant l’engagement militaire et économique et en matière de développement déployé par le pays pour propulser cet ensemble sous-régional de l’avant.
Reste à savoir si les maliens seront sensibles à cet appel implicite à la raison sécuritaire commune de Nouakchott et des ses alliés du G5 Sahel, sachant que Bamako très isolée par la CEDEAO et même par l’Occident, avec la France comme premier défenseur du blocus, a eu la sacrée et quasi-unique chance de s’appuyer relativement sur la flexibilité de la position diplomatique mauritanienne pour atténuer les effets de l’asphyxiant et prolongé embargo ouest africain.