Depuis quelques semaines les populations de la localité de Ngawlé dans le Trarza protestent contre l’expropriation de leurs terres. Les dernières heures ont vu la tension monter entre villageois et forces de l’ordre dépêchées sur place pour permettre la poursuite des travaux dans les plaines litigieuses. Les derniers témoignages et images que nous avons reçus montrent un usage de force excessive et de grenades lacrymogènes sur les protestants et quelques blessés dont des femmes enceintes.
Cette situation rappelle celle de la plaine de Koylal quelques mois plus tôt. En effet, c’est surtout grâce à la mobilisation des villageois propriétaires légitimes des terres et des ressortissants établis dans la diaspora que la Banque Mondiale dépêcha une mission sur place avant de mettre un coup d’arrêt à son engagement dans un projet effectué sur une plaine qui fait object de litige entre administrateurs et populations autochtones
Face à cette recrudescence de conflits opposant l’administration locale et les populations autochtones tout au long de la vallée du fleuve Senegal, Mauritanian Network for Human Rights appelle les autorités mauritaniennes à la retenue et au sens de la responsabilité. Les représentants de l’Etat ne peuvent pas continuer à se comporter comme des colons agissant avec mépris sur des populations qu’ils sont tenues de protéger et semant ainsi des germes de conflits.
La non exploitation de périmètres agricoles par les villageois ne peut pas à elle seule servir de quitus pour les exproprier de leurs terres ancêstrales au profit d’investisseurs venus d’ailleurs bénéficiant des largesses d’un état partisan.
Mauritanian Network for Human Rights appelle les autorités mauritaniennes à prendre les mesures suivantes:
1- L ‘arrêt immédiat des travaux en cours dans la localité de Ngawlé et l’ouverture d’une enquête sur les incidents survenus lors de la manifestation du 21 Novembre 2021
2-Rétablir les populations dépossédées de leurs terres et les victimes de brutalités dans leurs droits
3-Assister les populations à exploiter leurs terres à travers des lignes de crédit agricoles au lieu de favoriser des investisseurs véreux venus d’ailleurs
4-Aider toutes les populations autochtones à avoir toute la documentation nécessaire( titres fonciers et pièces d’état civil)
Mauritanian Network for Human Rights informe également les autorités Mauritaniennes qu’elle continuera à suivre ce dossier de prés et n’hésiterait pas à engager des actions en justice si nécessaire pour mettre fin à ces injustices et ces pratiques qui n’ont que trop duré.
22 Novembre 2021
La Communication
Mauritanian Network for Human Rights in US