Une nouvelle et violente altercation a éclaté ce matin, dimanche 23 novembre 2025, à Waalo, dans la localité de Haayre Golleere. L’affrontement a opposé les habitants (Peuls) du village et les Haratines de la région.
Le bilan provisoire, qui reste à confirmer par les autorités, fait état d’au moins cinq blessés.
L’incident de ce jour s’inscrit dans un cycle de tensions récurrentes, principalement liées à des disputes foncières et à l’accès aux ressources dans cette zone agricole. Ce conflit fait suite à deux altercations notables survenues récemment :
Selon des témoins oculaires, un père de famille, Samba Diallo, qui se trouvait dans son champ à Keeɗel (Waalo) avec sa famille, a été brusquement attaqué et frappé par trois individus ayant fait irruption sur son champs. Ses enfants et ses neveux, présents sur les lieux, ont riposté en frappant les agresseurs. Un autre père de famille, Sileye Penda Thiatel a également été sauvagement agressé et frappé par plusieurs personnes alors qu’il se trouvait dans son champ à Bouboun (Waalo).
Pour rappel, l’année passée déjà, une dispute majeure avait éclaté entre ces mêmes communautés (Peuls de Haayre Golleere et Haratines). La persistance de ces violences souligne l’urgence d’une médiation pérenne dans la région de Waalo.
Lors des altercations de l’année passée, une réunion de médiation avait eu lieu à Bababé. Selon Diallo Idriss, le chef du village de Haayre Golleere, les chefs des villages des localités concernées y avaient été convoqués, notamment Aliou Berrou et Yahya.
Le chef de village de Sabbo Allah avait suggéré d’attendre la récolte, les champs étant déjà cultivés, avant de trouver un accord. Le préfet de l’époque avait alors sollicité l’avis d’un autre chef de village, qui avait rappelé la position de sa communauté : « C’est vous-mêmes, le Gouvernement mauritanien, qui nous avez offert ces champs du Waalo. Même si aujourd’hui vous nous demandiez de les laisser, nous nous exécuterions dignement. Mais comme vous n’avez rien dit, nous allons continuer à cultiver jusqu’à nouvel ordre. » M. Diallo Idriss a, par ailleurs, souligné que les Haratines n’avaient même pas accepté le métayage.
Après l’arrivée d’un nouveau préfet, une délégation de Haayre Golleere, présidée par M. Diallo Idriss, s’est rendue à Bababé pour l’informer que le travail champêtre du Waalo allait bientôt reprendre après la décrue, insistant pour qu’il prenne des mesures sévères avant le commencement des travaux.
Le nouveau préfet a déclaré qu’il ne pouvait pas se prononcer, justifiant que les Haratines cultivaient ces champs depuis 30 ans. M. Diallo Idriss a vivement répliqué en rétablissant l’historique : « Nous, les habitants du village, avons commencé à défricher et à cultiver ces champs depuis 1640 jusqu’à nos jours. Cela est inacceptable. Tout ce que nous voulons, c’est récupérer nos propres champs. »
De nombreux villages de la commune de Haayre Mbaar étaient représentés lors de cet entretien.
Oumar El-Hadj Thiam-JP

















