La commune de Kaédi, capitale régionale du Gorgol, fait l’objet de vives critiques concernant la gestion d’un financement accordé par la Banque mondiale. Ce soutien financier, destiné initialement à améliorer les infrastructures locales et à renforcer les services municipaux, aurait fait l’objet d’une utilisation jugée « peu transparente » par plusieurs observateurs.
Un financement de 100 millions d’ouguiyas a été attribué par la Banque mondiale à travers le PRDC (Projet de résilience pour le développement des communautés). La commune de Kaédi, par l’intermédiaire du maire et des conseillers municipaux, a convenu, à l’issue d’une réunion, de la réalisation de plusieurs projets, notamment :
- la construction d’une nouvelle arène, dont l’emplacement fait actuellement l’objet d’un litige ;
- la rénovation de l’école n°4 ;
- la réhabilitation des hangars ;
- la rénovation du Dinguiral Mama Ndiaye ;
- la réhabilitation de plusieurs centres de santé.
Quelques jours après cet accord, d’autres projets auraient été ajoutés sans l’approbation ni l’information des conseillers municipaux, tels que la clôture des terrains cultivables et l’aménagement du parking de l’arène de lutte.
Aucun appel d’offres n’aurait été publié ni validé par les autorités de régulation. Par ailleurs, un marché de fourniture aurait été attribué à un conseiller municipal, et un compte bancaire aurait été ouvert au nom du maire et d’une secrétaire de la commune, sans l’accord ni l’information des conseillers municipaux, en violation de la législation communale.
Selon des sources locales, des irrégularités auraient été relevées dans l’attribution de certains marchés et dans la traçabilité des dépenses. Des conseillers municipaux de la commune de Kaédi élèvent la voix pour demander l’ouverture d’un audit indépendant afin de faire toute la lumière sur la gestion des fonds alloués.
Un autre aspect concerne la vente du parc à bétail. Selon des sources locales, le produit de cette vente n’aurait pas été versé au trésor de la commune.
Cette situation relance le débat sur la transparence dans la gestion des financements internationaux en Mauritanie, un enjeu crucial pour la confiance des partenaires au développement et pour la bonne gouvernance locale.