Deux journalistes mauritaniens accusés d’être proches de l’opposition ont été inculpés mercredi, 27 mars, après avoir publié il y a trois semaines sur leurs pages Facebook que le président Ould Abdel Aziz détiendrait d’un compte accrédité de 2 milliards de dollars à Dubaî.
Inculpés pour “dénonciation calomnieuse” envers la personne du président de la République, les deux blogueurs répondent au nom d’Abderrahmane Ould Wedadi et Cheikh Ould Jiddou.
Interpellés le 6 mars puis relâchés le même jour, les journalistes ont été placés en détention le 23 mars, pour finir sous mandat de dépôt le mercredi 27 mars à la prison civile de Nouakchott par un juge d’instruction du tribunal de la capitale.
Cette information avait fait le tour des réseaux sociaux mauritaniens.
Ainsi, plusieurs médias et sites nationaux et étrangers se sont fait l’écho pour cette affaire parmi lesquels le Journal londonien « Al Qods Al Arabi », qui avait précisé qu’une personne proche de l’entourage du président Mohamed O/ Abdel Aziz serait arrêtée aux Émirats dans le cadre d’une affaire de blanchiment.
De nombreux sites et de bloqueurs mauritaniens ont ensuite évoqué cette affaire avant que la police ne procède à l’interpellation des deux bloggeurs pour identifier selon les autorités, les sources qui ont cherché, en colportant de tels mensonges, à ternir l’image du pays de ses institutions et de leur système judiciaire et financier.
De leur interpellation jusqu’à leur incarcération, les autorités ont catégoriquement refusé tout contact entre les deux bloggeurs et leurs avocats.
Les avocats des journalistes indiquent que leurs clients sont “particulièrement visés dans le cadre d’un règlement de comptes par une procédure qui doit réellement viser tous les blogueurs du pays, la presse internationale et nationale dont ils n’ont fait que reprendre les publications”.
A noter par ailleurs, que les ordinateurs personnels des journalistes ont été saisis mardi, 26 mars lors d’une perquisition dans leurs domiciles.
A présent, quelques partis de l’opposition exigent la libération immédiate des 2 blogueurs et un respect strict des libertés des citoyens et de la presse.