L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité à Bamako. Cette mesure judiciaire fait suite à des publications critiques à l’égard du pouvoir militaire, partagées sur le réseau social X.
Le premier post en cause date du 4 juillet 2024, dans lequel Mara exprimait sa solidarité avec des personnalités incarcérées, telles que le journaliste Ras Bath et l’influenceuse Rose Vie Chère, après leur avoir rendu visite en prison. Dans son message, il qualifie ces derniers de « détenus d’opinion », un terme que la justice interprète comme une remise en cause implicite des autorités de transition.
Une deuxième enquête a été ouverte à la suite d’une autre publication du 29 juillet 2025, où l’ex-chef de gouvernement dénonçait une levée de fonds initiée par l’État, qu’il assimilait à un « endettement intérieur masqué ».
Moussa Mara est interdit de quitter le territoire depuis le 21 juillet. Il est poursuivi pour des faits de « tentative de déstabilisation » et « atteinte à la crédibilité de l’État ». Son procès est attendu le 29 septembre 2025.
Chef du gouvernement entre 2014 et 2015, Mara, figure de l’opposition malienne, avait déjà été convoqué à plusieurs reprises par la Brigade d’investigations judiciaires. Ses avocats, notamment Me Mountaga Tall, dénoncent une procédure à motivation politique. Ils parlent d’une « cabale » visant à faire taire les voix critiques, dans un climat où les libertés publiques semblent de plus en plus restreintes sous la junte dirigée par le général Assimi Goïta.
Senenews