L’élection présidentielle du 29 juin est tombée dans la gueule vorace d’un passé qui interpelle chaque mauritanien. L’heure des premiers enseignements a sonné et il exige de chacun une lucidité totale. On doit, par la force des choses, reconnaître le peu de valeur accordé à la lancinante question de l’officialisation des langues nationales. Dans le projet du candidat Hamadi Sid’ El Moctar, par ailleurs investi par le parti, ce problème a été royalement ignoré s’il n’occupe pas la portion la plus congrue de son programme électoral.
Les défaillances et les manquements se sont agglutinés tout au long de cette élection conduisant, et cela était prévisible, aux lâches assassinats de Kaedi au cours desquels quatre adolescents furent fauchés par l’appareil répressif du système.
Dans ce contexte vicié par le deuil, notre parti, Tawassoul, n’a pas trouvé meilleure réaction que de pondre un papier par lequel il reconnaît la victoire de Ghazouani. Quelques jours auparavant, le candidat Hamadi, toutes griffes dehors, assénait que la question palestinienne constituait un point focal de son programme et qu’elle était la première et la principale préoccupation. Aveu de taille et sans ambages : dans l’inconscient de ce candidat, la vie d’un negromauritanien vaut moins que celle d’un palestinien.
L ‘avenir des négro-africains dans l’entité mauritanienne se pose, de plus en plus, avec acuité. Une orientation génocidaire poursuit son chemin: occupation de la vallée par des tribus déplacées du Nord, expropriation des terres de la vallée, arabisation saugrenue du pays, dépossession des noirs de leur citoyenneté et bien d’autres forfaitures commises sous le coude de la race et de l’hégémonie d’une nationalité.
La gravité du contexte me pousse à lancer un appel pressant à toutes les forces patriotiques pour former un bloc contre le régime de Mohamed Ould Ghazouani, l’incarnation et le continuateur attitré d’un système raciste et esclavagiste qu’il urge de museler. Les forces du progrès sont plus que jamais interpellées dans la tâche salvatrice de mettre en échec Ghazouani et ses suppôts de diverses origines le persuadant qu’il agit dans le bon sens.
Devant l’attitude ignominieuse de Tawassoul, considérant la gravité du génocide subi par les négro-africains de Mauritanie et compte tenu de tout ce qui précède, je démissionne officiellement du parti Tawassoul. Désormais libre, j’appelle tous les mauritaniens épris de justice et croyant à un autre pays, antithèse de celui où nous vivons, au regroupement pour sauver notre pays.
Ce Jour 4 Juillet 2024
Cherif Ba