À Monsieur le Ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du Gouvernement,
Sous la conduite de Monsieur le Premier Ministre,
Sous l’égide de Son Excellence Monsieur le Président de la République Islamique de Mauritanie.
Monsieur le Ministre, suite à votre déclaration,
Par la présente, je souhaite attirer publiquement votre attention sur la situation alarmante de mon cher département de Mbagne. Au moment où vous réaffirmez la volonté du Président de mettre fin à toute injustice dans le pays, il est important de vous informer que, dans le département de Mbagne, commune de Niabina, relevant de la wilaya du Brakna, une grave situation perdure depuis plusieurs décennies.
Une famille, connue sous le nom de Ould Joully, occupe illégalement les terres appartenant aux habitants de plus de dix villages. Ces terres, d’une superficie considérable, auraient été obtenues selon deux versions contradictoires :
d’une part, la famille affirme les avoir achetées, tandis que les prétendus vendeurs nient catégoriquement avoir signé un quelconque acte de vente ;
d’autre part, d’autres soutiennent que ces terres auraient été attribuées par l’État.
Quoi qu’il en soit, ce processus d’expropriation coïncide avec les événements douloureux de 1988-1989, une période marquée par de nombreuses injustices.
Malgré cette occupation irrégulière, certains habitants continuaient de pratiquer la culture du walo au bord du fleuve.
Cette année, avec la complicité de l’administration locale, la famille Ould Joully leur a interdit l’accès, aggravant encore davantage la situation.
Monsieur le Ministre, sachez que l’injustice est loin d’être éradiquée. À quelques mètres de ces terres expropriées se trouve le village de Niaki/Thiodji Ngouli, dépourvu de forage, d’électricité, d’école et de case de santé, alors même que ses habitants font partie des réfugiés revenus après l’accord tripartite.
Par ailleurs, le village de Ferallah, dans la commune de Mbagne, a été volontairement omis du programme d’urgence mis en place par le Président à travers Monsieur le Premier Ministre.
Le village de Mbahé, quant à lui, attend toujours un pont vital pour désenclaver la capitale départementale de Mbagne.
Deux centres de formation existent pourtant dans le département : l’un construit par le gouvernement chinois et l’autre par l’État mauritanien. Mais jusqu’à présent, aucun des deux n’a été mis en service.
À cela s’ajoute un taux de chômage alarmant qui touche massivement les jeunes du département, sans qu’aucune initiative sérieuse ne vienne apporter un début de solution.
Monsieur le Ministre, le combat contre l’injustice ne doit pas rester une simple déclaration d’intention. Il doit se traduire par des actions concrètes, parmi lesquelles :
- la restitution des terres occupées illégalement par la famille Ould Joully ;
- la réintégration des villages oubliés dans le programme d’urgence ;
- la mise en service effective des centres de formation de Mbagne ;
- le recrutement massif et équitable des jeunes du département.
C’est seulement à travers ces mesures tangibles que nous, habitants de ce département longtemps ignoré par les pouvoirs successifs, pourrons réellement croire à cette volonté affichée de lutter contre l’injustice.
Moctar Anne, natif du département de Mbagne.
Mbagne le 14 Décembre 2025



















