Les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants sont chaque jour de plus en plus sanglants en Irak. Au total, 29 manifestants et deux policiers ont été tués depuis le début, mardi à Bagdad, d’un mouvement qui a depuis gagné la quasi-totalité du sud du pays.
Jeudi 3 octobre, au troisième jour d’un mouvement pour l’emploi et contre la corruption, les blindés des forces spéciales sont entrés en action à Bagdad pour repousser la foule. Manifestants d’un côté et policiers anti-émeutes et militaires de l’autre se repoussaient par vagues dans la capitale, placée sous couvre-feu et où les fonctionnaires – la majorité des travailleurs du pays – ont été appelés à rester chez eux.
Pour faire reculer plusieurs milliers de protestataires arrivés à bord de camions en brandissant des drapeaux, les forces de sécurité tiraient à balles réelles, à bord de blindés. Sur la place Al-Tayyaran, dans le centre, les manifestants s’en sont pris à ces véhicules, en incendiant deux, a rapporté un photographe de l’Agence France-Presse (AFP).
Ces manifestations en Irak sont un test majeur pour le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi, qui doit souffler sa première bougie à la fin du mois. Dans la rue, les contestataires demandent notamment des services publics fonctionnels dans un pays en pénurie d’électricité et d’eau potable depuis des décennies, des emplois pour les jeunes alors qu’un sur quatre d’entre eux est au chômage, et la fin de la corruption qui a englouti en seize ans plus de quatre fois le budget de l’Etat – soit 410 milliards d’euros.
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