Ce 22 septembre 2025, Ely Ould Sneiba s’est autorisé à produire une nouvelle logorrhée où il prétend que « être haratine ne confère aucun droit particulier » et que l’État n’a aucune obligation de corriger les inégalités historiques. Cette prétendue « réflexion » est en réalité un déni de réalitémonumental, un exercice d’érudition au service de la hiérarchie sociale héritée de l’esclavage, un intellectualisme de pacotille qui aurait pu trouver sa place dans les laboratoires idéologiques du nazisme ou de la ségrégation raciale.
Il n’est pas exagéré de dire que Sneiba, en rationalisant la marginalisation des Haratines, agit à l’instar de certains théoriciens du IIIe Reich ou des idéologues de l’apartheid, qui utilisaient la pseudo-philosophie pour justifier le contrôle et l’exclusion. Comme l’écrivait Hannah Arendt : « L’idéologie qui réduit l’humain à son appartenance raciale ou ethnique nie la dignité de l’individu et justifie l’exclusion » (The Origins of Totalitarianism, 1951). Sneiba, sans vergogne, se place dans cette lignée, tentant de masquer l’injustice sous un voile académique.
La Constitution mauritanienne proclame en son article 10 que « tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale ». Mais Sneiba feint d’ignorer que l’égalité sur le papier n’équivaut jamais à l’égalité dans la réalité. Martha Nussbaum l’a résumé : « La justice consiste à créer des conditions concrètes permettant à chacun de vivre avec dignité » (Creating Capabilities, 2011).
Alors qu’il se fait l’avocat du statu quo, Sneiba nie l’injustice sociale systémique. La Mauritanie a ratifié des instruments internationaux, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (OHCHR – PIDCP) et les Objectifs de développement durable (UN – ODD), qui obligent l’État à garantir l’égalité réelle. Refuser d’agir sous prétexte de « l’ordre naturel des choses » n’est pas un argument juridique : c’est une posture idéologique.
Invisibilisation démographique : nier pour dominer
Sneiba ose prétendre que « les Haratines demeurent minoritaires ». Aucun recensement désagrégé par origine n’a été rendu public, précisément pour éviter que la majorité réelle ne soit connue. Les Haratines représentent pourtant 40 à 50 % de la population selon les estimations indépendantes (rapport ONU sur l’esclavage en Mauritanie, ; Minority Rights Group, 2022).
Paulo Freire écrivait : « Les opprimés savent que leur situation est injuste, mais le système s’efforce de leur faire accepter ce qu’il veut qu’ils considèrent comme normal » (Pédagogie des opprimés, 1968). Sneiba applique exactement cette méthode : nier la majorité pour justifier son invisibilisation et maintenir une minorité au pouvoir.
Discriminations massives et chiffrées
Les Haratines ne réclament pas de privilèges, seulement l’application de leurs droits. Les chiffres sont sans appel :
● 40 % des Haratines figurent parmi les plus pauvres et ont un accès limité à la terre et au crédit (Banque mondiale, 2018).
● Exclusion systématique des postes de responsabilité et de l’éducation (Amnesty International, 2020).
● Emplois précaires et non déclarés majoritairement occupés par les Haratines (BIT, 2016).
● Taux d’analphabétisme en zone rurale : plus de 60 %, contre 37 % pour la moyenne nationale (UNESCO, 2019).
Ces données révèlent que la « citoyenneté formelle » vantée par Sneiba n’a jamais été accompagnée d’une égalité réelle. Ibram X. Kendi écrit : « Le racisme n’est pas seulement une opinion, c’est un système de pouvoir » (How to Be an Antiracist, 2019). Sneiba, en niant les faits, sert ce système.
L’exemple sud-africain falsifié
Pour justifier son rejet des mesures correctives, Sneiba évoque l’Afrique du Sud et prétend qu’aucune politique post-apartheid n’a corrigé les inégalités. C’est faux. Le pays a adopté le Black Economic Empowerment (BEE), des quotas universitaires et des programmes fonciers. Mandela lui-même rappelait : « L’égalité politique sans égalité économique est une illusion » (1994, Nelson Mandela Foundation).
Sneiba accuse les Haratines de « communautarisme » lorsqu’ils dénoncent leur exclusion. Cette tactique rappelle celle des idéologues totalitaires : les opprimés sont présentés comme sources de division, tandis que le statu quo injuste est valorisé. Michel Foucault résumait : « Le pouvoir se montre par la capacité de définir la vérité et de marginaliser ceux qui y résistent » (Surveiller et punir, 1975).
Conclusion : un appel à la citoyenneté réelle
La Mauritanie ne peut se permettre de transformer la citoyenneté en illusion. Les Haratines exigent seulement justice, dignité et égalité concrète. Ely Ould Sneiba, par son déni de réalité multirécidiviste, prétend intellectualiser l’injustice, mais ne fait que rationaliser la domination, falsifier la vérité démographique et accuser les victimes.
La nation doit reconnaître la majorité invisible, abolir les hiérarchies héritées de l’esclavage et traduire l’égalité formelle en égalité réelle. L’érudition n’a jamais été une excuse pour perpétuer l’injustice.