Ce samedi 12 juillet 2025, L’honorable député mauritanien Youssouf Sylla et Me Sid Ahmed Babaly, avocat à la Cour suprême de Nouakchott, ont tenu un point de presse dans la capitale pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « détention arbitraire » de leur concitoyen étranger, actuellement incarcéré à la prison de Nouadhibou.
Le député a expliqué à la presse que M. Vasqo, un homme d’affaires portugais résidant depuis plusieurs années à Nouadhibou, est propriétaire d’une société employant près de 70 personnes dans une usine locale, et qu’il détient également deux navires.
Selon lui, cet entrepreneur est victime d’un acharnement judiciaire et d’un processus de chantage administratif qu’il juge intolérable.
Une affaire de bateau devenue cauchemar judiciaire
Les faits remontent à une mission de réparation. M. Vasqo aurait reçu une procuration de la part des propriétaires d’un navire afin d’effectuer des réparations au Portugal. Le bateau, convoyé avec un équipage mauritanien et portugais, a été dûment réparé dans un chantier naval.
Une fois les travaux achevés, M. Vasqo a sollicité à plusieurs reprises les propriétaires pour qu’ils viennent récupérer leur bien. Mais ceux-ci ont brillé par leur absence pendant près de deux ans, avant de déposer une plainte contre lui, l’accusant de rétention illégale du bateau.
Conditions de détention dénoncées
Le député Sylla a dénoncé le fait que, malgré les éléments de preuve fournis par M. Vasqo — notamment la procuration, les justificatifs de réparation et la correspondance avec les propriétaires —, les autorités judiciaires ont opté pour l’incarcération plutôt qu’une mise en liberté provisoire, aggravant ainsi l’état de santé du détenu.
Selon lui, la libération du ressortissant portugais serait conditionnée à un ensemble de demandes jugées abusives :
Une caution de 80 millions d’ouguiyas pour le bateau ;
Une autre caution de 70 millions pour sa propre libération ;
La présentation d’une personne morale pour le garantir en cas de condamnation ;
Une autre personne pour garantir sa présence à toute convocation policière.
« Ce monsieur est malade, il est en prison, et il subit des formes de chantage inacceptables. Il a pourtant mis à la disposition des autorités tous les éléments nécessaires. Pourquoi reste-t-il encore incarcéré ? », a lancé le député.
Appel solennel aux plus hautes autorités
Le parlementaire a mis en garde contre les dérives d’un système judiciaire qu’il considère influencé par des pressions externes : « La justice ne doit pas être aux ordres des puissants, des tribus ou de toute autre influence. »
Craignant que l’affaire ne ternisse l’image de la Mauritanie à l’international, M. Sylla appelle le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre à intervenir rapidement afin de permettre la libération de M. Vasqo, ne serait-ce que pour des raisons de santé.
Tous les documents jugés pertinents et attestant de l’injustice subie par l’homme d’affaires portugais ont été remis à la presse lors de cette conférence.
Le député conclut par un avertissement : « Dans un État de droit, une telle situation est inacceptable. Il est temps d’agir avant que l’irréparable ne se produise. »
Moudo Dieng : senaliounemedias