Malgré les soubresauts politiques récents et une conjoncture économique marquée par des incertitudes, le Sénégal reste une destination sûre et attractive pour les investisseurs étrangers. En 2025, il figure dans le top 10 des pays africains les plus attractifs pour l’investissement, selon le Global Attractiveness Index, rapporte L’As.
Le rapport d’audit de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques sénégalaises entre 2019 et mars 2024 a pourtant mis en lumière de graves irrégularités, notamment en matière de gestion budgétaire et de transparence. Plus préoccupant encore, il révèle que la dette publique et le déficit budgétaire réels seraient nettement supérieurs aux chiffres avancés dans les documents officiels. Face à ce constat, le nouveau régime hérite d’une situation financière délicate et devra relever le défi de redresser les comptes publics, tout en rétablissant la confiance des citoyens et des partenaires internationaux, souligne L’As.
Et malgré ce tableau sombre hérité de la précédente administration, les nouvelles autorités parviennent à maintenir le Sénégal dans la compétition économique en Afrique. Le pays reste attractif aux yeux des investisseurs étrangers, comme en témoigne le Global Attractiveness Index 2025. Ce classement, qui évalue l’attractivité de 146 pays dans le monde, dont 38 en Afrique, positionne le Sénégal à la 8ᵉ place continentale et à la 97ᵉ place mondiale. Il devance ainsi des économies reconnues comme le Rwanda, et se situe juste derrière l’Afrique du Sud, confirmant sa capacité à demeurer un pôle d’investissement stratégique malgré ses défis internes. Avec un score de 25,2, le Sénégal gagne quatre places comparativement à l’année précédente (classé 101ᵉ en 2024), précise L’As.
Pour autant, si le Sénégal figure dans le top 10 africain en matière d’attractivité économique, il reste relativement peu compétitif à l’échelle mondiale. Avec un score de 25,2 sur 100, il se situe dans la catégorie des pays peu attractifs, selon la grille de lecture du Global Attractiveness Index, qui classe les pays dont le score est compris entre 0 et 30 points. En effet, selon le rapport exploité par Ecofin et repris par L’As, les 38 pays africains couverts par « The Global Attractiveness Index 2025 » sont majoritairement classés en bas du tableau, en raison notamment de la faiblesse de leurs performances dans les domaines de l’efficacité gouvernementale, de l’innovation et du développement du capital humain.
Le Sénégal tire néanmoins sa force d’un ensemble de facteurs. En plus d’être l’un des pays les plus stables politiquement en Afrique de l’Ouest — il n’a jamais connu de coup d’État depuis son indépendance en 1960 —, il dispose d’institutions démocratiques solides et d’un État de droit relativement respecté, ce qui rassure les investisseurs, rappelle L’As. Porte d’entrée naturelle vers l’Afrique de l’Ouest, avec un accès facile à des marchés régionaux, le pays enregistre une croissance accélérante, atteignant 12,1 % en glissement annuel au premier trimestre 2025. Cette performance est portée par la forte expansion du secteur des hydrocarbures, notamment avec le démarrage de la production dans les champs de Sangomar et GTA. L’inflation, quant à elle, est restée contenue à 0,7 % en glissement annuel jusqu’en juillet 2025, confirme L’As.
Par ailleurs, il faut relever que ce classement évalue l’attractivité de 146 pays, qui représentent 98 % du produit intérieur brut mondial et 94 % de la population de la planète, en se basant sur une cinquantaine d’indicateurs regroupés en quatre sous-indices : indice de positionnement, indice de dynamisme, indice de durabilité et indice des perspectives futures. Un score allant de 0 point (attractivité nulle) à 100 points (attractivité optimale) est attribué à chaque pays.
Les indicateurs pris en compte comprennent notamment le flux des investissements directs étrangers, le niveau de développement humain, le PIB par habitant, le ratio dette publique/PIB, le taux de chômage, le pourcentage de la population en âge de travailler, l’efficacité du gouvernement, l’État de droit et le niveau de développement des TIC.
Ils comprennent également la qualité de l’enseignement supérieur et du capital humain, ainsi que des critères liés à l’innovation comme le nombre de publications scientifiques ou d’étudiants inscrits dans des filières STEM.
Sennews